Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Votre hôte

  
  
5 juillet 2008 6 05 /07 /juillet /2008 17:35

 

Jeudi 26 juin 2008, je passe récupérer mon ami « lolo » à 15h00 à l'aéroport de Nice Côte d'Azur....

Que de temps déjà passé depuis notre dernière rencontre au trail de la côte d'opale à la fin du mois d'octobre 2007!!!....

Sa valise placée dans le coffre....nous partons pour la maison.... Nous échangeons quelques souvenirs et exposons nos attentes du week end dont le maître mot est « FINIR »!!!!!

Le soir une bonne pasta.... sans résidus (lol) et il est déjà l'heure d'aller se coucher.....

Le lendemain nous chargeons la voiture....et après une dernière « check-list » nous partons pour le VERDON via la fameuse route Napoléon....




Sur place vers midi, nous trouvons sans diffIculté le camping de l'Aigle juste avant l'entrée du village d'Aiguines dans la descente qui y mène.....

L'accueil au camping y est chaleureux... les quelques formalités échangées, nous décidons de marquer notre territoire en plaçant nos tentes avant de nous restaurer....


Notre emplacement à l'ombre enfin trouvé et nos tentes déployées.... nous regagnons le restaurant du camping pour y avaler quelques sucres lents.....


Très bonne note pour ce petit établissement où le service est fort sympathique...
Nous déjeunons sur une belle terrasse ombragée surplombant un manignifique lac à la couleur vert émeraude....

Une belle assiette de pâtes, cuites « al dente » pour seulement 4 euros 40.... c'est plus que raisonnable.....


Notre patisserie avalée, nous décidons de partir à la recherche de la zone de retrait des dossards... Le village est à peine à 5 minutes de notre emplacement.....


Nous trouvons sans difficulté les tentes mises en place pour l'occasion dans ce petit village......

L'accueil aux tentes est convivial... le matériel contrôlé, nous récupérons nos dossards ainsi qu'un t-shirt de la course jaune fluo. Pour moi, ce sera le 217.... La zone de départ est un peu tristounette.... absence d'exposants à 15h00.... rien d'autre à faire que de rentrer au camping.....

Nous rencontrons au passage quelques kikoureurs: RAPACE et RAPACETTE, TAZ, L'DINGO et JOY, et d'autres dont j'ai oublié les pseudos veuillez m'en excuser.....

Nous allons nous reposer quelques temps dans nos tentes et redescendons au village en début de soirée....

A noter: absence de distributeur de billets en façade de la poste communale.... et plusieurs commerçants sont démunis d'appareil carte bancaire.... prévoir donc impérativement chèques ou espèces....

Après quelques achats souvenirs..... il est l'heure d'aller à la pasta party... dont la participation est comprise dans les 70 euros d'inscription....

Côté organisation pour cette pasta... ce fut plutôt surprenant.... lors du retrait des dossards a été remis à chaque participant un petit ticket pour manger des pâtes au km 58 à MALINES.... comme si le fait d'arriver ruisselant avec un dossard sur la poitrine ne suffisait pas....

Par contre pour le soir.... aucun ticket.... nous arrivons les mains dans les poches..... et il faut faire une première file d'attente pour pointer...... les accompagnants semblent être tolérés mais on leur demande de rester sur le côté..... « priorité aux coureurs » nous dit-on!!!! Pourtant, question avait été posée dans l'après midi!!!! Mais bon, chris attend sur le côté et il est temps de faire la seconde queue pour se ravitailler....

Nous installons les enfants en bout de table.... nous prenons nos assiettes.... au programme spaghettis.... avec sauce et gruyère.... éventuellement du pain mais ni entrée, ni dessert.... ni tanin.....(lol)... l'organisateur passe ensuite à notre table pour encaisser les 5 euros pour Chris, les enfants étant gratuits...

L'ambiance est plutôt tristounette: chacun mange de son côté par petits groupes de 2 ou 3... nous mangeons d'ailleurs dans la pénombre.... absence d'éclairage public.... mais nous assistons tout de même à un magnifique coucher de soleil sur le plateau en vis à vis de notre position, de l'autre côté du lac.....

Il est déjà l'heure d'aller nous coucher.....

Petit conseil pour le camping: même si dans la journée les températures sont très très chaudes, il faut prendre en compte l'altitude du village d'Aiguines à plus de 825 m car les nuits sont plutôt fraîches.... le duvet est donc indispensable....

Ma nuit fut horrible.... grosses difficultés à l'endormissement... et les enfants dans la tente d'à côté n'ont fait que se chamailler toute la nuit....

C'est donc la tête dans le c.. que je me réveille samedi vers 7h00!!!!

Il est déjà l'heure de peaufiner mes derniers préparatifs.... ma boisson énergétique... et d'ajuster mes équipements....

Dans l'aire de départ, l'attente se fait longue.... chaque concurrent est appelé individuellement tant pour le 35 que pour le 100 km...

9h30: départ groupé des 2 épreuves.... difficile de se situer dans le peloton.... hormis en vérifiant les dossards des uns et des autres.....

Une fois sortis du village, nous attaquons une grimpette régulière en monotrace juste en face du camping de l'aigle....

Je commets ici une première erreur en gachant un peu de mon énergie à essayer de doubler quelques participants..... la montée se veut longue et il faut gérer.... j'avoue que je cours plus aux sensations qu'à la prudence.... ce qui me vaut d'atteindre le premier ravito des 10 km en 1h41' au lieu des 1h57' initialement prévus....

Nous redescendons ensuite dans les gorges du Verdon et le spectacle est magnifique..... le parcours très technique ne me laisse pas trop l'occasion d'en profiter car je préfère me concentrer sur chacun de mes appuis....

Je croise Jean-Marie (Akuna) à qui je dois ces jolies photos....


La partie « trialisante » au fil du Verdon, nous amène au point d'ascension quasi à la verticale pour nous faire sortir de ces gorges....


Il faut alors lucidité garder car cette « cheminée » est hyper technique... les marches sont hautes, très hautes, il faut se tenir fréquemment à des « mains courantes », se hisser à l'aide de cordes....


J'atteinds le ravito du 28ème km relativement fatigué.... je prends la peine de m'assoir et de m'alimenter... comme au ravito précédent.... Chris est là pour m'encourager avec les enfants.....


Je ne m'éternise tout de même pas trop... je prends la peine de bien remplir mes bidons, je redonne l'appareil photo à Chris car je sens que je n'aurai pas le temps d'en prendre et je repars.....


La séparation entre le 35 km et le 100 km est peu flagrante.... juste un coup de bombe orange fluo au sol.... aucun signaleur.... le 35 km continue tout droit.... alors que le 100 km part à droite.... Je crois d'ailleurs que certains ont fait l'erreur à cette endroit...

Je prends donc à droite.... et me dis à ce moment: « c'est ici que commence le grand moment de solitude!!! ».

J'atteinds le ravito du 35 km et ma non lecture me vaut de faire une petite erreur technique.... Le ravito suivant n'est que dans 3,5 km..... Alors même si dans le Verdon, on parle en durée d'effort et non en distance, je remplis ma poche à eau (2l) et mes 2 bidons à fond.... peut-être aurais-je pu mieux rationaliser mon ravito pour ne pas trop m'alourdir... D'ailleurs, c'est au cours de cette liaison de 3,5 km, que mon écoeurement du sucré commence à se faire sentir..... Le dernier km de route bitumée me permet de bien récupérer et de bien me relâcher....


A l'approche du ravito j'aperçois Jérome (Debizej) qui me prends d'ailleurs en photo et Rapacette.... J'expose à Jérome mon écoeurement du sucré.... et je jette donc mon dévolu sur le ravito salé: tucs, curly, saucisson... je termine tout de même par ¼ de banane et 2 carrés de chocolat noir...

Jérome me prodigue de précieux conseils sur la gestion de cette liaison jusqu'au prochain ravito à 10 km... L'ascension qui m'attend est raide (800m de D+ sur 3 km500) et c'est la portion la plus longue de l'épreuve entre 2 ravitos... Je pars donc prudemment avec mes bâtons.... et j'essaie de marcher en rythme régulier en économisant chacun de mes mouvements....

Mais au bout de 15' d'ascension en plein soleil, je sens ma respiration qui s'accélère, mes jambes mollissent, deviennent lourdes.... Je fais des pauses de plus en plus rapprochées et de plus en plus longues.... la nausée me gagne... je vraiment envie de vomir mais rien ne vient.... la seule évocation d'un produit sucré me donne encore plus la nausée.... l'eau nature mais tiède de mes bidons.... n'arrangent rien à mon problème...

Je m'accroche néanmoins en me disant que je trouverai sûrement un secouriste en haut de ce parcours réputé difficile.... C'est donc en « zombi » que je continue ma progression....RAPACE me rejoint et s'inquiète de mon état.... Il me donne un « spasfon Lyocc » et un peu de son eau gazeuse mais rien 'y fait.... Il me demande de le suivre, de rester avec lui.... mais je n'ai plus de jambes.... Il est vraiment trop frais pour moi et lui dit de continuer car je ne ferais que le retarder inutilement.....

Lors de cette montée, j'ai recontré plusieurs coureurs en détresse physique.... mais pas l'ombre d'un secouriste, ni d'un signaleur.... surprenant sur un tel tronçon!!!!!

Le sommet atteint, je pensais que le plus dur était fait mais rien de tout cela.... Je me rends compte que je suis au milieu de nul part, que les premières « pistes » sont très éloignées et que la forêt m'entoure.... Il me reste encore pas moins de 7 km jusqu'au ravito.... Cela fait déjà 2h que je ne parviens ni à boire, ni à manger....

Je continue donc mais je suis vraiment « sec », je me sens faible.... sur un sentier de crêtes je décide d'appeler le médecin de la course pour lui demander conseil.... « dois je boire et manger du sucré malgré mon écoueurement???? ou alors continuer à marcher pour brûler le sucre que j'ai dans le sang???? »

Le réseau téléphonique est quasi inexistant, je trouve une ouverture mais ne parvient presque pas à m'expliquer au médecin... il me demande ma position et de ne pas en bouger.... J'attends quelques minutes mais sans nouvelle et sans réseau téléphonique, je décide de continuer.... Le ravito n'est normalement plus qu'à 4 km....

Je m'engage alors sur une large piste forestière.... des coureurs continuent de me remonter et m'encouragent à leur passage.....

Alors que je semble être à moins d'1 km du ravito.... plus un seul coureur en vue.... aucun bruit perceptible... pouvant m'indiquer la présence d'un éventuel ravitaillement.....et cerise sur le gâteau plus l'ombre d'une rubalise.....

A la lecture de la sommaire carte remise par l'organisation.... je décide de m'engager sur ma droite.... mais toujours pas de rubalise.... la nuit commence à tomber..... Je n'ai pour seul compagnon qu'un énorme sanglier qui court à 200-300 m de ma position en parallèle....belle bête!!!!!

Je cours tantôt sur le GR 4 en tournant le dos à Moustiers, tantôt sur le GR32.... La forêt se montre très dense, très sombre.... le chemin s'élève et je me retrouve à 1400 m d'alitude, il est 21h15.... Je parviens à accrocher du réseau.... je reçois un SMS de ma petite femme chérie : « chéri tu es où on te cherche partout... ».

Je ne parviens toujours pas à téléphoner, puis je lis « urgence seulement ». Je décide donc d'appeler le 112. Je me retrouve alors en conférence avec le CODIS, les gendarmes et l'organisateur de l'épreuve....

La plus grande difficulté pour eux aura été de me localiser précisément.... je parviens grâce à ma montre à leur donner ma longitude-latitude et ils me répèrent sur carto-explorer... Le gros hic c'est que l'organisateur ne dispose pas de GPS... Il me demande de ne pas bouger..... qu'il m'envoie 2 militaires bien rôdés aux courses d'orientation.... sans me donner de délai....

Je m'enveloppe donc dans ma couverture de survie... je sors ma frontale et mon sifflet. Je prends donc mon mal en patience... et conformément aux instructions reçues par téléphone, je crie, je siffle pour que les orienteurs me repèrent.....

Vers 23h30, alors que je lutte de plus en plus difficilement contre le sommeil, j'entends enfin un coup de sifflet qui répond au mien.... Je ne peux décrire la joie ressentie lorsque j'ai enfin aperçu les 2 frontales qui venaient vers moi....

Je ne peux désormais plus contrôler les tremblements de mon corps...... il fait tellement frais et je suis humide sous ma couverture de survie....

L'un de mes 2 sauveteurs me prête un maillot sec car mon coupe vent ne suffisait plus.... J'apprends alors qu'il faut descendre à pieds jusqu'à la voiture pendant environ 45'....

Une fois le véhicule retrouvé à La Palud... Nous regagnons MAYESTRES où le médecin m'attend apparemment... Sur place, je peux enfin serrer ma petite femme dans mes bras....soulagé de la retrouver....après qu'elle m'est attendu de longues heures... Ma tension est à 9-6, ma saturation un peu basse..... Je descends à AIGUINES en ambulance où ils me gardent 30 minutes le temps de me réhydrater....

Puis, j'ai une belle surprise car Chris m'a gardé de la pizza et là je peux vous dire que je ne me suis pas fait prier... Il faudra peut être que j'en prévois la prochaine fois....

Nous regagnons ensuite le camping, il est 2h du matin.... frustré d'avoir dû avorter ma tentative, je prends une bonne douche et ne mets guère de temps à m'endormir.....

Le lendemain, j'apprends au réveil que RAPACE a terminé comme un « chef » à la 23ème place..... félicitations et encore à merci pour ton soutien....

Un remerciement particulier à mes 2 sauveteurs du 54ème R.A. de HYERES ainsi qu'à mon épouse qui m'a suivi tout au long de cette journée et à qui j'ai procuré un gros stress durant plusieurs heures....

Partager cet article
Repost0

commentaires

T
de retour de stage je découvre ton aventure, très heureux que ça se finisse bien bon récup et bravo à l'assistance qui t'as suivi dans cette belle coursebises à vousMatthieu
Répondre
T
salut .voila qui finie bien.félicitation et merci pour le récits.bravo.c'est le plaisir que conte , tu ferat mieux pour le prochin.
Répondre
B
merci pour ce reçit émouvant, ces belles photosbonne recup et à bientot
Répondre
J
<br /> C'est moi qui te remercie pour tes encouragements... à bientôt dans le sud je l'espère<br /> <br /> José - Christelle<br /> <br /> <br />

Articles RÉCents